Du quartier-général du 13e corps d’armée à
Ratzebourg le 23 Octobre 1813.
Mr. le Maréchal Prince d’Eckmuhl avait or-
donné au colonel du 30e régiment, de faire
une reconnaissance sur Lunebourg; le chef de
bataillon de Hiis du même régiment en a été
chargé. Il est parti de Winsen le 21, a mar-
ché de manière à y arriver de nuit et à sur-
prendre les troupes ennemies dans cette ville.
Il est arrivé aux portes de Lunebourg, à une
heure du matin; les avant-postes ennemis
avaient donné l’allarme et fermé les portes.
Une compagnie du 30e dirigée par le capitaine
des Douanes Lavandeze parvint à surprendre
une porte. L’ennemi alors chercha à se sau-
ver dans toutes les directions; on lui a tué
une quinzaine d’hommes, fait 15 ou 20 prison-
niers, dont un offieier Prussien, et pris 30
chevaux.
Le capitaine d’Houdetot, aide-de-camp de
Son Excellence, était de cette expédition.
Le chef de bataillon se loue beaucoup de cet
officier et du sangfroid de la troupe; il fait
un éloge particulier du capitaine des Douanes
Lavandeze, du sergent de sapeurs Tupinier,
et du voltigeur Crustelle.
Un seul voltigeur ayant été renversé par des
cavaliers ennemis, dans leur fuite, a eu le
bras fracturé; nous n’avons pas eu d’autre
perte.
Copenhague, le 2 Octobre.
Un pamphlétaire connu, M. Auguste-Guil-
laume Schlégel, attaché au prince Royal de
Aus dem Hauptquartier des 13ten Armee-Corps
zu Ratzeburg, den 23 October 1813.
Der Herr Marſchall, Prinz von Eckmuͤhl, hatte
dem Oberſten des 30ſten Regiments den Befehl er-
theilt, eine Recognoscirung nach Luͤneburg zu
machen. Der Bataillons-Chef von Hiis war damit
beauftragt. Er brach am 21ſten von Winſen auf,
marſchirte ſo, daß er des Nachts bey Luͤneburg
eintraf und die feindlichen Truppen in dieſer Stadt
uͤberfiel. Um ein Uhr des Morgens kam er vor
den Thoren von Luͤneburg an. Die feindlichen
Vorpoſten hatten Allarm gemacht und die Thore
geſchloſſen. Einer Compagnie des 30ſten Regiments
unter dem Douanen-Capitain Lavandeze gelang es,
ein Thor zu uͤberfallen. Nun ſuchte der Feind,
ſich nach allen Richtungen hin zu retten. Man
hat ihm 15 Mann getoͤdtet, 15 bis 20 Mann,
worunter ein Preußiſcher Officier, zu Gefangenen
gemacht und 30 Pferde genommen.
Capitain d’Hondetot, Aide de Camp Sr. Excel-
lenz, befand ſich bey dieſer Expedition. Der Ba-
taillons-Chef lobt ſehr dieſen Officier und die Kalt-
bluͤtigkeit der Truppen. Beſonders ruͤhmt er den
Douanen-Capitain Lavandeze, den Sapeurs-Ser-
geanten Tupinier und den Voltigeur Cruſtelle.
Einem Voltigeur, der durch feindliche Cavalle-
riſten auf ihrer Flucht zu Boden geworfen ward,
wurde ein Arm gebrochen; ſonſt haben wir keinen
Verluſt gehabt.
Copenhagen, den 2 October.
Ein bekannter Pamphletiſt, Herr Auguſt Wil-
helm Schlegel, der bey dem Kronprinzen von Schwe-
Suède, a fait paroître une adresse jacobine
aux Holstenois, dans laquelle il invite cette
partie des sujets du roi de Danemark a s’in-
surger contre leur souverain légitime, et a
echanger le nom de Danois qu’on veut les
forcer d’adopter, contre celui d’Allemands,
que leur origne et leur idiome les autorisent
à prendre. Ils deviendront, dit l’apôtre de la
révolte, membres du très saint Empire romain-
germanique qui doit ressusciter de ses cendres
sous une forme perfectionnée. Cet infàme
pamphlet a été réfuté par une plume incon-
nue, mais très éloquente, dans une brochure
en langue française, intitulée: Epître â M.
A. G. Schlegel, bel-esprit, actuellement aux
gages de S. A. le prince Poyal de Suède, Dans cette brochure, qui a été sur le champ tra-
duite en danois, on remarque entr’autres ces
reflexions:
“On dit aux Holstenois qn’ils sont Alle-
mands, parce qu’ils parlent allemands; a-t-on
donc oublié que les Prussiens, quoiqn’ils par-
lent allemand, tiennent à leur nom distinctif
et national? A-t-on oublié que le Livonien,
tout en parlant allemand, est fidèlement at-
taché à l’Empire de Russie? Pourquoi le Hol-
stenois se trouveroit il humilié d’obeir à la
maison souveraine qui règne sur le Dane-
marck, et qui est originaire du Holstein? Per-
sonne n’a pensé d’interdire aux Holstenois
l’usage de la langue allemande; personne ne
veut les forcer à s’appeler Danois: ils peu-
vent continuer de porter avec un juste or-
gueil le nom particulier de leur province,
comme les Norwégiens portent leur nom par-
ticulier, sans être pour cela moins fidèles à
la couronne danoise. Mais puisque M. Schlé-
gel a voulu faire de ces noms de Danois et
d’Allemands une nouvelle pomme de discorde
nous lui dirons avec fiereté que le Danemark
est un Etat indépendant; qu’au contraire, il
n’existe point d’Allemagne dans le sens po-
litique; que, par consequent, le titre d’Alle-
mand et de membre du très saint Empire ne
saurait tenter aucun sujet danois, parceque,
après tout, il vaut mieux être quelque chose
que n’être rien.”
Cette misérable tentative du gouveruement
révolutionaire suèdois n’est pas la seule du
même genre. On a essayé d’introduire furti-
vement à Copenhagne des bulletins fabriqués
à Helsingbourg en Suède, et d’après lesquels
la puissante armée suèdoise aurait anéanti
toutes les armées de Napoléon; mais ces fan-
faronnades ont été promptement démenties
par les nouvelles authentiques que nous avons
reçues, tant de Dresde que de notre corps
d’armée auxiliaire.
(Journal de l’Empire)
Paris, le 14 Octobre.
Lorsque la Suede voyant l’ordre se rétablir
autour d’elle et se trouvant seule hors de la
den angeſtellt iſt, hat eine Jacobiniſche Addreſſe
an die Holſteiner herausgegeben, worin er dieſen
Theil der Unterthanen des Koͤnigs von Daͤnne-
mark einladet, gegen ihren rechtmaͤßigen Souve-
rain aufzuſtehen, und den Namen Daͤnen, den man
ſie anzunehmen noͤthigen will, gegen den Namen
von Deutſchen zu vertauſchen, den ſie, ihrem Ur-
ſprunge und ihrer Sprache nach, zu fuͤhren be-
rechtigt ſind. Sie werden, ſagt der Apoſtel der
Revolte, Mitglieder des heiligen Roͤmiſchen Deut-
ſchen Reichs werden, welches ſich in einer vervoll-
kommneten Geſtalt wieder aus ſeiner Aſche erheben
muß. Dieſes infame Pamphlet iſt durch eine un-
bekannte, aber ſehr beredte Feder in einer Fran-
zoͤſiſchen Broſchuͤre unter dem Titel widerlegt wor-
den: Epitre à M. A. G. Schlegel, bel-esprit,
actuellement aux gages de S. A. le Prince Ro-
yal de Suède. Jn dieſer Broſchuͤre, die ſogleich
ins Daͤniſche uͤberſetzt worden, finden ſich unter
andern folgende Bemerkungen:
“Man ſagt den Holſteinern, daß ſie Deutſche
ſind, weil ſie Deutſch ſprechen. Hat man denn
vergeſſen, daß die Preußen, obgleich ſie Deutſch
ſprechen, an ihren diſtinctiven Volks-Namen hal-
ten? Hat man vergeſſen, daß der Lieflaͤnder, ob-
gleich er Deutſch ſpricht, dem Kayſer von Rußland
treu ergeben iſt? Warum ſollte ſich der Holſteiner
gedemuͤthigt finden, daß er dem ſouverainen Hauſe
gehorcht, welches uͤber Daͤnnemark regiert und aus
Holſtein abſtammt? Kein Menſch hat daran ge-
dacht, den Holſteinern den Gebrauch der Deutſchen
Sprache zu verbieten; kein Menſch will ſie zwin-
gen, ſich Daͤnen zu nennen; ſie koͤnnen fortfahren,
mit gerechtem Stolz den Namen ihrer beſondern
Provinz zu fuͤhren, ſo wie die Norweger ihren be-
ſondern Namen fuͤhren, ohne daß ſie deswegen der
Krone Daͤnnemark weniger getreu ſind. Allein,
weil Herr Schlegel aus dieſen Namen von Daͤnen
und Deutſchen einen Aepfel der Zwietracht hat
machen wollen, ſo ſagen wir ihm dreiſt, daß Daͤn-
nemark ein unabhaͤngiger Staat iſt; daß hingegen
im politiſchen Sinne kein Deutſches Reich exiſtirt;
daß mithin der Titel eines Deutſchen und Mit-
gliedes des heiligen Reichs keinen Daͤniſchen Un-
terthan in Verſuchung fuͤhren kann, weil es am
Ende doch beſſer iſt, etwas als nichts zu ſeyn.
Dieſer elende Verſuch der Schwediſchen revo-
lutionairen Regierung iſt nicht der einzige von der
Art. Man ſucht zu Copenhagen heimlich Bulletins
einzubringen, die zu Helſingborg in Schweden fa-
bricirt werden, und nach welchen die maͤchtige
Schwediſche Armee alle Armeen Napoleons vernich-
tet haͤtte; allein dieſe Großprahlereyen ſind durch
die authentiſchen Nachrichten ſchnell widerlegt wor-
den, die wir ſowol von Dresden, als von unſerm
Auxiliar-Corps erhalten haben.
(Journal de l’Empire vom 12ten
October.)
Paris, den 14 October.
Als Schweden die Ordnung um ſich herum her-
ſtellen ſah, ſich allein außer der natuͤrlichen Linie
ligne naturelle de sa politique, exposée aux
désastres d’une guerre contraire à ses intérêts,
éprouva le besoin de rectifier son systême et
de donner un successeur à un prince dont le
bras trop faible ne pouvait porter le sceptre
et l’épée du grand Gustave, elle se concerta
avec le gouvernement français. Ce fut parmi
les militaires français qui, sur la foi de la
renommée, entraient en partage de cette im-
mensité de gloire conquise par vingt années
de travaux et de succès, que la Suède, pour
donner une garantie inviolable d’attachement
à son allié naturel, choisit le chef qui devait
présider à ses nouvelles destinées. Les Sué-
dois devaient supposer qu’un homme qui avait
eu l’honneur de combattre sous les yeux de
l’Empereur des Français, qui avait servi sa
politique, et qui devait à la générosité im-
périale son rang, sa fortune, et sa considéra-
tion, se souviendrait toujours de sa première
patrie, des bienfaits dont il avait été comblé,
et qu’il chercherait à consolider l’indépen-
dance de son peuple en consultant ses intérêts
et son inclination qui depuis deux siècles l’at-
tachaient au systême de la France. Le choix
de la Suède était un langage qui fut entendu
de toute l’Europe; et ceux qui ne connais-
saient le nouveau prince royal que par sa
réputation militaire, ne doutèrent pas un ins-
tant qu’il ne suivît une route tracée par ses
plus illustres prédécesseurs.
Mais la sagesse même est trompée dans ses
calculs, lorsqu’elle ne met point en ligne de
compte les passions individuelles, dont l’in-
fluence cède rarement à celle de la raison.
Les personnes qui connaissaient particulière-
ment Charles-Jean Bernadotte, l’avaient vu
dans la révolution flotter sans principes et
sans boussole à la merci des événemens, flat-
ter, servir, trahir tour-à-tour les factions qui
se disputaient le pouvoir, jaloux des talens
militaires qu’il désespérait d’égaler, inquiet
au milieu du rétablissement de l’ordre, se-
crètement tourmenté de désirs ambitieux, in-
grat par caractère, et prenant sa vanité pour
de l’élevation et son inéquitude naturelle pour
du génie; ces personnes, dis-je, observaient
ses démarches avec défiance, et ne tardèrent
pas à reconnaître que les espérances de la
Suède seraient trompées; que le nouveau
prince royal séparerait ses intérêts de ceux
de son peuple, et n’userait de son influence
que pour satisfaire l’avidité de sonambition.
Naturellement factieux, le nouveau prince
royal se livra bientôt à cette faction que l’or
de l’Angleterre et les promesses de la Russia
entretiennent depuis si long-temps à la cour
de Suède, et dont quelques membres proprié-
taires en Livonie songent moins à servir l’é-
tat qu’à conserver leur fortune et à l’augmen-
ter aux dépens du peuple suédois. Ils per-
ſeiner Politik befand, dem Ungluͤcke eines ſeinem
Jntereſſe widerſtrebenden Kriegs ausgeſetzt war,
und das Beduͤrfniß empfand, ſein Syſtem zu ver-
laſſen, und einem Prinzen einen Nachfolger zu
geben, deſſen zu ſchwacher Arm den Scepter und
Degen des großen Guſtavs nicht fuͤhren konnte,
ſo verabredete es ſich mit der Franzoͤſiſchen Regie-
rung. Um eine unverletzliche Garantie der Er-
gebenheit ſeinem natuͤrlichen Alliirten zu ertheilen,
waͤhlte Schweden unter den Franzoͤſiſchen Militairs.
die dem Rufe nach Theil an dem unendlichen
Ruhme nahmen, der durch 20jaͤhrige Anſtrengun-
gen und Erfolge erworben worden, den Chef, der
an der Spitze ſeiner neuen Beſtimmungen ſtehen
ſollte. Die Schweden mußten vorausſehen, daß
ein Mann, der die Ehre gehabt hatte, unter den
Augen des Kayſers der Franzoſen zu fechten, der
ſeiner Politik gedient hatte, und der Kayſerlichen
Großmuth ſeinen Rang, ſein Gluͤck und ſeine Ach-
tung verdankte, ſich ſtets ſeines erſten Vaterlan-
des, der Wohlthaten, womit er uͤberhaͤuft worden,
erinnern, und daß er ſuchen wuͤrde, die Unabhaͤn-
gigkeit ſeines Volks zu ſichern, indem er das Jn-
tereſſe und die Neigung deſſelben zu Rathe zoͤge.
Die Wahl Schwedens war eine Sprache, die
von ganz Europa verſtanden wurde; und diejenigen,
die den neuen Kronprinzen nur nach ſeinem Mili-
tair-Ruf kannten, zweifelten nicht einen Augenblick,
daß er einen Weg befolgen wuͤrde, der von ſeinen
durchlauchtigſten Vorfahren vorgezeichnet war.
Die Weisheit ſelbſt aber wird in ihren Berech-
nungen getaͤuſcht, wenn ſie individuelle Leiden-
ſchaften nicht in Rechnung bringt, deren Einfluß
ſelten dem Einfluſſe der Vernunft nachgiebt. Die-
jenigen Perſonen, welche Carl Johann Bernadotte
naͤher kennen, haben geſehen, daß er zur Zeit der
Revolution ohne Grundſaͤtze und ohne Compaß
auf’s Gerathewohl der Begebenheiten ſchwankte,
daß er abwechſelnd allen Factionen, die ſich die
Herrſchaft ſtreitig machten, ſchmeichelte, ihnen
diente und ſie taͤuſchte, daß er eiferſuͤchtig auf Mi-
litair-Talente war, denen er gleich zu kommen ver-
zweifelte, daß er mitten unter der Wiederherſtel-
lung der Ordnung unruhig, von ehrgeizigen Wuͤn-
ſchen heimlich gequaͤlt, undankbar von Character
war, und ſeine Eitelkeit fuͤr Erhabenheit und ſeine
natuͤrliche Unruhe fuͤr Genie hielt; dieſe Perſonen,
ſage ich, bemerkten ſeine Schritte mit Mißtrauen
und ſahen bald ein, daß die Hoffnungen Schwe-
dens wuͤrden getaͤuſcht werden; daß der neue Kron-
prinz von Schweden ſein Jntereſſe von dem Jn-
tereſſe ſeines Volks trennen und ſeinen Einfluß
nur gebrauchen wuͤrde, um ſeinen gierigen Ehrgeiz
zu befriedigen.
Von Natur partheyſuͤchtig, uͤberließ ſich der neue
Kronprinz bald jener Faction, die das Gold Eng-
lands und die Verſprechungen Rußlands ſeit ſo
langer Zeit an dem Schwediſchen Hofe unterhalten,
und wovon einige Mitglieder, die Beſitzungen in
Liefland haben, weniger daran denken, dem Staate
zu dienen, als ihr Vermoͤgen zu erhalten und es
suadèrent au prince d’abandonner à la Russie
la Finlande, partie intégrante du royaume,
et lui montrèrent dans la conquête de la Nor-
wège un honteux dédommagement. De là,
cette demande de la cession de la Norwège
au préjudice du Danemarck. On sait que le
gouvernement français rejeta ce projet avec
indignation.
Cependant les événemens se pressaient; nos
armées, conduites par l’Empereur, pénétrèrent
dans le cœur de la Russie. Tant que la for-
tune nous resta fidèle, le prince royal, quoi-
que vraisemblablement déjà détaché de cœur
de son ancienne patrie et de son auguste
bienfaiteur, ne se présenta point sur le champ
de bataille. Ce n’est pas qu’il craignît de
verser le sang de ses compatriotes; mais cette
espèce de prudence qui s’allie fort bien avec
l’ostentation de paroles, l’empêcha de paraî-
tre sur le continent. Ce ne fut lorsque la
fureur irrésistible des élémens eût accablé
l’armée française, qu’encouragé par la dé-
fection de la Prusse, il se lia plus étroitement
avec les ennemis de la France.
De quels motifs peut-il couvrir cette dé-
marche? Comment s’excusera-t-il envers la
Suède de l’avoir rejetée dans une ligne de
politique qu’elle ne peut suivre sans danger,
et de sacrifier le sang de ses peuples pour
une cause qui leur est ètrangère? Les espé-
rances chimériques qu’il entretient sur la Nor-
wège consoleront-elles la nation suèdoise des
maux réels qu’elle est forcée de souffrir?
Fera-t-il valoir la cession de la Guadeloupe?
Mais quel suédois n’a déjà senti combien
cette cession sans garantie est illusoire, et
qu’on ne peut céder ce qui n’est pas acquis
par une traité. Bernadotte est peut-être le seul
homme en Suède qui n’ait pas vu que cette
offre de l’Angleterre n’était qu’une insulte, et
que le ministère britannique, accoutumé aux
spéculations de tout genre, n’avait pas dé-
daigné de calculer jusqu’ou pouvait s’étendre
la légéreté, ou, pour trancher le mot, l’igno-
rance de son nouvel allié.
C’est donc pour des espérances incertaines
que la Suède renonce à la Finlande, son bou-
levard naturel, et qu’elle se détache d’un
systême suivi avec tant de succés pendant
deux siècles. Et c’est un homme qui ne doit
ses dignités et son pouvoir qu’à l’influence
du gouvernement français, qu’à une renom-
mée militaire acquise en combattant contre
les ennemis de la France, c’est lui qui, ou-
bliant tout ce qu’il y a de plus sacrée dans
le monde, trahit à la fois son honneur, son
ancienne patrie et les plus chers intérêts du
peuple qui avait mis en lui toute sa con-
nance.
Qu’il se promène donc sur le continent jus-
auf Koſten des Schwediſchen Volks zu vermehren.
Sie beredeten den Prinzen, Finnland, einen in-
tegrirenden Theil des Koͤnigreichs, an Rußland zu
uͤberlaſſen, und zeigten ihm in der Eroberung Nor-
wegens eine ſchimpfliche Entſchaͤdigung. Daher
jene Forderung der Abtretung Norwegens zum
Nachtheil Daͤnemarks. Bekanntlich verwarf die
Franzoͤſiſche Regierung dieſes Project mit Unwillen.
Jndeſſen draͤngten ſich die Begebenheiten. Un-
ſere Armeen ruͤckten unter Anfuͤhrung des Kay-
ſers bis ins Herz von Rußland vor. So lange
uns das Gluͤck treu blieb, ſtellte ſich der Kronprinz
von Schweden, obgleich von Herzen wahrſcheinlich
von ſeinem alten Vaterlande und von ſeinem er-
habenen Wohlthaͤter bereits abtruͤnnig, nicht auf
dem Schlachtfelde. Er fuͤrchtete nicht das Blut
ſeiner Landesleute zu vergießen; allein jene Art
von Klugheit, die ſich mit der Oſtentation in Wor-
ten ſehr gut vereinbart, hinderte ihn, auf dem
Continent zu erſcheinen. Erſt als die unwider-
ſtehliche Wuth der Elemente die Franzoͤſiſche Ar-
mee getroffen hatte, und als er durch den Abfall
Preußens ermuntert wurde, verband er ſich naͤher
mit den Feinden von Frankreich.
Welche Bewegungsgruͤnde kann er fuͤr dieſen
Schritt anfuͤhren? Wie kann er ſich gegen Schwe-
den daruͤber entſchuldigen, daß er es in eine poli-
tiſche Laufbahn geworfen hat, die es nicht ohne
Gefahr verfolgen kann, und das Blut ſeiner Voͤl-
ker fuͤr eine Sache aufzuopfern, die ihm fremd iſt?
Werden die chimaͤriſchen Hofnungen, die er auf
Norwegen unterhielt, die Schwediſche Nation fuͤr
die wirklichen Uebel troͤſten, die ſie zu leiden ge-
noͤthigt iſt? Wird er die Abtretung von Guade-
loupe geltend machen? Welcher Schwede hat nicht
ſchon eingeſehen, wie taͤuſchend dieſe Abtretung
ohne Garantie iſt, und daß man dasjenige nicht
abtreten kann, was nicht durch einen Tractat er-
worben iſt. Bernadotte iſt vielleicht der einzige
Mann in Schweden, der nicht geſehen hat, daß
dieſes Anerbieten Englands nur eine Jnſultirung
war, und daß das Brittiſche Miniſterium, welches
an Speculationen aller Art gewoͤhnt iſt, ſich nicht
entblodet hatte, zu berechnen, wie weit der Leicht-
ſinn, oder um es geradezu zu ſagen, die Unwiſſen-
heit ſeines neuen Alliirten gehen koͤnne.
Schweden entſagt alſo fuͤr ungewiſſe Hofnungen
der Provinz Finnland, ſeinem natuͤrlichen Boll-
werk, und geht von einem Syſtem ab, welches ſeit
zwey Jahrhunderten mit ſo vielem Gluͤck befolgt
war. Und dies iſt ein Mann der ſeine Wuͤrden
und ſeine Macht nur dem Einfluß der Franzoͤſi-
ſchen Regierung und einem Militair-Ruhm ver-
dankt, der durch Fechten gegen die Feinde Frank-
reichs erworben worden; er iſt es, der mit Ver-
geſſung alles desjenigen, was am heiligſten in der
Welt iſt, zugleich ſeine Ehre, ſein altes Vater-
land und das theuerſte Jntereſſe des Volks ver-
raͤth, welches ſein ganzes Zutrauen auf ihn geſetzt
hatte.
Moͤge er alſo auf dem feſten Lande herumwan-
qu’à ce que son heure soit arrivée, qu’il se
promène escorté des Kotzbue, des Gentz, des
Schlegel et de tous les méprisables libellistes
salariés par l’olygarchie anglaise; mais qu’il
apprenne qu’il a été jugé par ses compatrio-
tes comme il sera jugé par la postérité; qu’il
sache que les destinées de la France sont in-
alterables; et que les efforts de ses ennemis
échoueront encore devant la valeur de ses
armées, le patriotisme de ses citoyens et
l’énergie de son gouvernement.
(Journal de Paris.)
On lit dans un des derniers numéros du
journal anglais le Star, l’article suivant:
Réflexions sur la politique du plan de conduite
adopté par Charles-Jean, prince de la cou-
ronne de Suède.
Le rôle brillant que joue aujourd’hui ce
personnage dans les champs ensanglantés de
l’Allemagne, a rempli l’Europe d’étonnement
et embarrassé les hommes d’Etat les plus ha-
biles du siècle. Mais, a-t-il bien choisi ce
rôle? Quelle en sera la conséquence defini-
tive? Confirmera-t-il ou arrêtera-t-il sa
fortune?
La première fois qu’on nous dit qu’il avoit
montré des dispositions hostiles contre sa pre-
mière patrie, nous avertîmes les minîstrs
d’être sur leur garde, et de redouter une per-
fidie française. La cause de ce septicisme
presque universel ne venoit pas tant du ca-
ractère personnel du prince de la couronne,
que de l’étonnement de le voir en guerre
avec le pays auquel-il devoit son élévation.
Le public voyoit les intérêts de Charles-Jean
unis à ceux de la France d’une manière in-
dissoluble. On n’apercevoit en effet pour lui
aucune chance de monter sur le trône de la
Suède dans le cas où la puissance de l’Empire
français viendroit à diminuer, et c’est de
là que venoit l’obstination avec laquelle les
hommes les plus penetrans et les mieux in-
formés ne voyoient dans l’opposition de Char-
les-Jean au système continental qu’une feinte
concertée avec le gouvernement français, et
que le projet de remplir les ports de Suède
de marchandises anglaises, pour les confisquer
ensuite, et accroître ainsi ses revenus. A
peine quelques personnes vouloient-elles croire
qu’il agissoit sérieusement contre Napoléon,
quand il se fut mis en guerre avec lui. Ce
soupçon invincible s’attachant à lui comme
son ombre, survécut à l’ouverture de la cam-
pagne par Charles Jean; et pendant quelques
jours le bruit courut à Londres que, pour
premier exploit, il avoit déserté la canse des
alliés et livré Berlin aux Français. N’etoit-
deln, bis ſeine Stunde gekommen iſt; moͤge er
herumwandeln, begleitet von den Kotzebne’s, von
den Genz, von den Schlegels und von allen ver-
aͤchtlichen durch die Engliſche Oligarchie beſoldeten
Libelliſten; moͤge er aber wiſſen, daß er von ſei-
nen Landsleuten gerichtet iſt, ſo wie er von der
Nachwelt wird gerichtet werden; moͤge er wiſſen,
daß das Schickſal Frankreichs unabaͤnderlich iſt,
und daß die Anſtrengungen der Feinde deſſelben
vor der Tapferkeit ſeiner Armeen, vor dem Pa-
triotismus ſeiner Buͤrger und vor der Kraft ſeiner
Regierung abermals ſcheitern werden.
(Journal de Paris vom 14ten Oct.)
Jn einer der letzten Nummern des Engliſchen
Journals the Star, lieſet man folgenden Artikel:
Bemerkungen uͤber die Politik des Betragens
Carl Johanns, Kronprinzen von Schwe-
den.
Die glaͤnzende Rolle, die dieſe Perſon jetzt
auf den blutigen Gefilden von Deutſchland ſpielt,
hat Europa mit Erſtaunen erfuͤllt und die geſchick-
teſten Staatsmaͤnner des Jahrhunderts in Verle-
genheit geſetzt. Hat er aber dieſe Rolle gut ge-
waͤhlt? Welches wird die endliche Folge davon
ſeyn? Wird er ſein Gluͤck beſtaͤtigen oder daſſelbe
hemmen?
Das erſtemal, als man uns ſagte, daß er
feindliche Neigungen gegen ſein erſtes Vaterland
bewieſen habe, gaben wir den Miniſtern zu er-
kennen, daß ſie auf ihrer Huth ſeyn und eine
Franzoͤſiſche Treuloſigkeit beſorgen moͤchten. Die
Urſache dieſer faſt natuͤrlichen Zweifelſucht ruͤhrte
nicht ſowol von dem perſoͤnlichen Character des
Kronprinzen als von dem Erſtaunen her, ihn
im Kriege mit dem Lande zu ſehen, welchem er
ſeine Erhebung verdankte. Das Publicum ſah
das Jntereſſe von Carl Johann mit dem Jntereſſe
Frankreichs als unzertrennlich vereinigt an. Man
ſah in der That fuͤr ihn keine Veraͤnderung, den
Schwediſchen Thron zu beſteigen, in dem Fall,
wenn die Macht des Franzoͤſiſchen Reichs abnaͤhme,
und daher ruͤhrte die Hartnaͤckigkeit, womit die
einſichtsvollſten und unterrichtetſten Maͤnner in
der Widerſetzung Carl Johanns gegen das Conti-
nentalſyſtem nur eine mit der Franzoͤſiſchen Regie-
rung verabredete Verſtellung und die Abſicht ſahen,
die Schwediſchen Haͤfen mit Engliſchen Waaren
anzufuͤllen, um ſie hernach zu confisciren, und ſo
ſeine Einkuͤnfte zu vermehren. Kaum wollten einige
Leute glauben, daß er ernſthaft gegen Napoleon
agire, als er in Kriegsſtand gegen ihn getreten
war. Dieſer unbezwingliche Argwohn, der wie ſein
Schatten mit ihm verbunden war, dauerte auch
bis zur Eroͤffnung des Feldzugs von Carl Johann
fort; und einige Tage hindurch gieng zu London
das Geruͤcht, daß er, als erſte Waffenthat, von
der Sache der Alliirten abgefallen ſey und Berlin
den Franzoſen uͤberliefert habe. Verwies dies nicht
ce pas ce qui prouvoit clairement que ce sol-
dat marchoit contre le cours naturel de sa
fortune, et formoit des relations impolitiques
et peu judicieuses?
En effet, Bernadotte n’avait pas été élu
prince de la couronne à cause de ses talens
comme militaire, de ses qualités comme pa-
triote, de son aptitude particulière à gouver-
ner sagement une nation et à la rendre pai-
sible et heureuse; mais, au contraire, per-
sonne ne devoit douter qu’il ne dût son éléva-
tion à l’influence puissante de son pays, et au
desir que la Suède avait de rentrer dans son
vrai système politique, et de renouer avec la
France des relations dont l’expérience lui
avoit dès long-temps fait sentir la nécessité.
Dès-lors on devoit être certain que le nou-
veau prince se dévoueroit à la cause conti-
nentale, et que l’Angleterre auroit dans le
nord un ennemi dangereux et puissant.
Quel officier français étoit jadis plus exalté
et plus violent en parlant des politiques an-
glais que Charles-Jean? Les appeloit-il au-
trement que pirates et voleurs? N’en doit-
on pas inférer que la France ne le fit élire
qu’à cause de ces marques de zèle anti-bri-
tannique? Elle devoit d’autant plus compter
sur lui que du moment où il étoit devenu
prince de la nouvelle dynastie, il n’avoit
d’autre parti à prendre que d’adhérer ferme-
ment et de tout son cœur aux mesures poli-
tiques de Napoléon. Mais Charles-Jean vou-
lut jouer un rôle; il sentit son génie courbé,
son pouvoir circonscrit, et ne crut jouir que
d’une ombre de souveraineté. Il s’imagina
pouvoir planer aussi haut que le grand Em-
pereur, tandis que, comme un aiglon, il étoit
arrêté et enchaîné à la terre. Mais telle est
la fausse position où s’est placé Charles-Jean,
que si, par impossible, il réussissoit dans ses
projets insensés, ses succès mêmes seroient
pour lui la source d’une ruine inévitable; car
le génie le plus étroit aperçoit que, si les
vieux gouvernemens du Nord étoient vain-
queurs, ils ne souffriroient pas à côté d’eux
un ancien jacobin pour roi.
Probablement Charles-Jean n’étoit pas de
bonne foi dans ses hostilités contre Napoléon,
jusqu’à ce qu’il crût apercevoir dans les ca-
lamités de la campagne russe que l’étoile de
la France commençoit à pàlir. Alors, et seu-
lement alors, il se détermina à rompre son
alliance naturelle avec Napoléon, se jeta dans
les bras de la Russie et de l’Angleterre, et,
en montrant un devouement aveugle à ses
nouveaux alliés, il s’efforça de s’assurer, par
leur amitié et leur protection, le trône que
Napoléon lui donna le premier. Charles-Jean
fit valoir ses services. Les puissances coali-
sées y mirent un haut prix, et luttèrent en
deutlich, daß dieſer Soldat gegen den natuͤrlichen
Lauf ſeines Gluͤcks angieng und unpolitiſche und
wenig einſichtsvolle Verhaͤltniſſe anknuͤpfte?
Jn der That war Bernadotte nicht wegen ſeiner
Talente als Militair, nicht wegen ſeiner Eigen-
ſchaften als Patriot, oder wegen ſeiner beſondern
Geſchicklichkeit, eine Nation weiſe zu regieren und
ſie friedlich und gluͤcklich zu machen, zum Kron-
prinzen gewaͤhlt worden; vielmehr konnte kein
Menſch zweifeln, daß er ſeine Erhebung dem maͤch-
tigen Einfluß ſeines Vaterlandes und dem Wun-
ſche Schwedens verdanke, zu ſeinem wahren poli-
tiſchen Syſteme zuruͤck zu kehren, und mit Frank-
reich Verhaͤltniſſe wieder anzuknuͤpfen, deren Noth-
wendigkeit es durch lange Erfahrung gelernt hatte.
Von nun an mußte man ſicher ſeyn, daß der neue
Prinz der Continental-Sache ergeben ſeyn und daß
England einen gefaͤhrlichen und maͤchtigen Feind
im Norden haben wuͤrde.
Welcher Franzoͤſiſche Officier war vormals exal-
tirter und heftiger, wenn er von den Engliſchen
Politikern ſprach, als Carl Johann? Nannte er
ſie wol anders, als Seeraͤuber und Diebe? Mußte
man nicht daraus ſchließen, daß Frankreich ihn
wegen dieſes anti-brittiſchen Eifers erwaͤhlen laſſe?
Es mußte um ſo mehr auf ihn rechnen, da er von
dem Augenblicke an, wo er Prinz der neuen Dy-
naſtie geworden war, keine andere Parthey zu er-
greifen hatte, als feſt und von ganzem Herzen den
politiſchen Maaßregeln Napoleons anzuhaͤngen. Al-
lein Carl Johann wollte eine Rolle ſpielen; er fand
ſein Genie nieder gedruͤckt, ſeine Macht beſchraͤnkt,
und glaubte nur einen Schatten von Souveraine-
taͤt zu genießen. Er glaubte, ſo hoch ſchweben zu
koͤnnen, als der große Kayſer, waͤhrend er als ein
kleiner Adler gehemmt und an die Erde gefeſſelt
war. Aber von der Art iſt die falſche Lage, worin
ſich Carl Johann geſtellt hat, daß wenn ihm un-
moͤglicher Weiſe ſeine thoͤrichten Entwuͤrfe gluͤck-
ten, ſeine Erfolge ſelbſt fuͤr ihn die Quelle eines
unvermeidlichen Ruins ſeyn wuͤrden; denn der be-
ſchraͤnkteſte Geiſt ſieht ein, daß wenn die alten
Nordiſchen Regierungen Sieger waͤren, ſie einen
ehemaligen Jacobiner als Koͤnig nicht an ihrer
Seite leiden wuͤrden.
Wahrſcheinlich meynte es Carl Johann mit ſei-
nen Feindſeligkeiten gegen Napoleon nicht aufrich-
tig, bis er in dem Ungluͤck des Rußiſchen Feldzugs
zu bemerken glaubte, daß das Geſtirn Frankreichs
zu verdunkeln anfange. Damals, und erſt damals
entſchloß er ſich, ſeine natuͤrliche Allianz mit Na-
poleon zu brechen, warf ſich Rußland und England
in die Arme, und indem er ſeinen neuen Alliirten
eine blinde Ergebenheit bewies, bemuͤhte er ſich,
durch ihre Freundſchaft und ihre Protection ſich
den Thron zu ſichern, den ihm Napoleon zuerſt er-
theilte. Carl Johann machte ſeine Dienſte gel-
tend. Die coaliſirten Maͤchte ſetzten einen hohen
Werth darauf und wetteiferten in Opfern aller
Art. Ein ſolcher Abfall konnte nicht theuer genug
sacrifices de toute espèce. Une telle défection
ne pouvoit être trop payée; elles lui don-
nèrent des armées à commander, des hon-
neurs militaires, et ce fut une conduite très
sage de la part des rois coalisés. Dans la
crainte qu’il ne songeât à la Finlande qu’elle
pouvoit lui rendre, la Russie lui céda la Nor-
wège qu’elle ne pouvoit pas lui donner. La
Grande-Bretagne versa ses trésors dans les
coffres vides de Charles-Jean, et lui accorda
la Guadeloupe dont la loi des nations ne lui
permettoit pas de disposer.
Ainsi, quand il pouvoit avec honneur re-
prendre une province sur laquelle la Suède
avoit des droits, l’imprudent acceptoit une
colonie de la France, et s’enrichissoit de ses
dépouilles, pour prix de la couronne qn’il
en avoit reçue.
Tels furent les brillans appâts donnés pour
détacher Charles-Jean des intérêts de Napo-
léon. C’en fut assez pour lui faire tourner
la tête; mais quand viendra la fin de la par-
tie, comment se fera le compte? Supposons
que les chimères auxquelles reviennent tou-
jours les ennemis de la France se réalisent,
que la Confédération du Rhin soit dissoute,
que la France soit dans l’état de foiblesse où
l’on veut la réduire, et que les bons vieux
gouvernemens de l’Allemagne soient rétablis
avec toutes leurs formes vénérables, qu’arri-
vera-t-il à Charles-Jean? Il pourra décou-
vrir alors qu’il a été secrétement soupçonné,
craint et haï par ceux qui affectoient de l’ai-
mer et de la carresser. Quand ses services
ne seront plus nécessaires, que son influence
ne sera plus utile; on lui fera suggérer par
un de ses courtisans qui rampent aujourd’hui
à ses pieds, que son élévation à la couronne
de Suède est incompatible avec les intérêts
et la dignité de rois voisins, et que la retraite
et l’obscurité doivent être son lot. Peut-on
serieusement croire que, si les coalisés
triomphent, Alexandre souffre Charles-Jean
pour voisin? Le comte Gottorp peut ne plus
régner, ni même desirer de regner en Suède;
mais son fils, si les allies reussisent, sera le
monarque futur de la Suède; et s’ils sont
vaincus, Charles-Jean osera-t-il retourner en
Suède, et ne sera-t-il pas repoussé d’un pays
sur lequel il aura appelé tous les malheurs,
quand il étoit en son pouvoir de lui rendre
l’éclat et la gloire qui l’environnêrent si long-
temps?
Voilà de quelque côté qu’on jette les yeux les
éceuils où périront les espérances de cet hom-
me insensé. Il regardera alors autour de lui,
seul et désolé, il pleurera avec des regrets
amers, mais inutiles, sa désertion de la for-
tune de la France. Ainsi donc, si les coalisés
l’emportent, adieu Charles-Jean, et si Napo-
léon triomphe, adieu Charles-Jean.
bezahlt werden. Sie gaben ihm Armeen zu com-
mandiren und Militair Honneurs. Dies war von
Seiten der alliirten Koͤnige ein ſehr weiſes Be-
nehmen. Jn der Beſorgniß, daß er an Finnland
denken moͤchte, welches man herausgeben konnte,
trat ihm Rußland Norwegen ab, welches es ihm
nicht geben konnte. Großbrittannien ſchuͤttelte
ſeine Schaͤtze in die leeren Koffer von Carl Johann
und ertheilte ihm Guadeloupe, woruͤber das Voͤl-
kerrecht ihm nicht erlaubte, zu diſponiren.
So alſo nahm er, da er eine Provinz mit Ehre
wieder nehmen konnte, woran Schweden Rechte
hat, unbedachtſamer Weiſe eine Colonie von Frank-
reich an und bereicherte ſich auf Koſten deſſelben,
zum Dank fuͤr die Krone, die es von demſelben
erhalten hatte.
Dies waren die glaͤnzenden Lockſpeiſen, die er-
theilt wurden, um Carl Johann von dem Jntereſſe
Napoleons abwendig zu machen. Dies war ge-
nug, um ihn irre zu machen; aber was wird
das Ende des Spiels ſeyn, und wie wird die Rech-
nung ausfallen? Geſetzt, die Chimaͤren, auf welche
die Feinde Frankreichs immer zuruͤck kommen, wuͤr-
den realiſirt, der Rheinbund wuͤrde aufgeloͤſet,
Frankreich wuͤrde in den Zuſtand der Schwaͤche ge-
bracht, worin man es verſetzen will und die alten
guten Regierungen von Deutſchland wuͤrden mit
allen ihren ehrwuͤrdigen Formen wieder hergeſtellt,
was wird dann mit Carl Johann geſchehen? Er
wird dann entdecken, daß er von denjenigen, die
ihn zu lieben und zu careſſiren affectirten, heimlich
geargwohnt, gefuͤrchtet und gehaßt worden. Wenn
ſeine Dienſte nicht mehr noͤthig ſind, wenn ſein Ein-
fluß nicht mehr von Nutzen iſt, ſo wird man ihm
durch einen jener Hoͤflinge, die jetzt zu ſeinen Fuͤßen
kriechen, inſinuiren laſſen daß ſeine Erhebung zur
Krone Schwedens mit dem Jntereſſe und der Wuͤrde
der benachbarten Koͤnige nicht vertraͤglich iſt, und daß
die Eingezogenheit und Obſcuritaͤt ſein Loos ſeyn
muͤſſen. Kann man ernſthaft glauben, daß wenn
die Coaliſirten triumphiren, Alexander Carl Johann
als Nachbar leide? Der Graf Gottorp kann nicht
mehr regieren und auch nicht wuͤnſchen, in Schwe-
den zu regieren; allein ſiegen die Alliirten, ſo wird
der Sohn deſſelben der kuͤnftige Monarch von
Schweden ſeyn; und werden ſie beſiegt, wird dann
Carl Johann wagen, nach Schweden zuruͤck zu keh-
ren und wird er nicht aus einem Lande zuruͤck ge-
wieſen werden, woruͤber er alles Ungluͤck gebracht,
waͤhrend es in ſeiner Macht ſtand, ihm den Glanz
und den Ruhm, die es ſo lange umgab, wieder zu
ertheilen?
Das ſind, nach welcher Seite man auch hinſehen
mag, die Klippen, an welchen die Hoffnungen die-
ſes unſinnigen Mannes ſcheitern werden. Dann
wird er allein und verlaſſen um ſich herumblicken
und wird mit bitterm aber fruchtloſem Bedauern
ſeinen Abfall von dem Gluͤcke Frankreichs beweinen.
Alſo, ſiegen die Coaliſirten: Adieu Carl Johann,
und ſiegt Napoleon: Adieu Carl Johann.